FRIDA WHIRLWIND
Frida Whirlwind by Paul-Henri Pesquet
Au International Ballet School de Bruxelles, alors qu’elle suit une dernière année d’études qui fera d’elle une ballerine professionnelle, Frida doit se rendre à l’évidence : son corps ne tiendra pas une telle carrière. Ses chevilles sont trop fragiles, son corps dit stop. C’est alors qu’à dix-sept ans, seule à des milliers de kilomètres de son Australie natale, elle doit prendre la plus grande décision de sa vie : renoncer à son rêve de danseuse classique pour lequel elle a tout sacrifié depuis ses trois ans. Mais parfois notre vrai chemin est juste un saut de chat plus loin  et c’est sur la scène du Crazy Horse que Frida Whirlwind trouvera le sien.
Frida Whirlwind by Paul-Henri Pesquet
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“Seule la scène a ce pouvoir magique sur moi, elle me libère de tout”
Frida Whirlwind by François Goizé
Frida Whirlwind by Paul-Henri Pesquet
“J’ai une relation d’amour-haine avec la danse”
“Lorsque je me déshabille dans les loges avant le spectacle, j’enfile ma plus belle tenue : ma confiance en moi”
Frida Whirlwind by Paul-Henri Pesquet

Quelle histoire se cache derrière votre nom de scène ?

Frida s’est imposée pour moi car l’artiste Frida Kahlo est ma plus grande inspiration. C’est une femme forte, combative et créative qui me rappelle qu’il est important de défendre ses valeurs, sa liberté et ses rêves. Whirlwind signifie tourbillon et fait référence à mon énergie sur scène.

 

Quelle est votre histoire avec la danse ?

J’ai grandi à la campagne, en Australie. J’ai commencé la danse classique à trois ans et j’ai tout de suite senti que ça résonnait en moi. À quatorze ans, j’ai déménagé en ville, à Brisbane, pour entrer dans une école de danse classique à plein temps. La journée je dansais, le soir j’étudiais.

À dix-sept ans, j’ai quitté l’Australie pour intégrer le International Ballet School de Bruxelles. Cette année-là, j’ai commencé à souffrir de blessures qui étaient le signe que je ne supporterais pas physiquement d’être danseuse classique professionnelle. Ça a été très difficile à accepter. J’étais très jeune, seule à l’autre bout du monde, et je devais faire une croix sur le métier de mes rêves. Mais je me suis résolue à respecter mon corps et à me tourner vers la danse contemporaine. Néanmoins la danse classique restera toujours numéro un dans mon cœur.

À dix-huit ans, j’ai intégré le Milano Contemporary Ballet avec lequel j’ai commencé des tournées et puis le Covid est arrivée. Durant cette période, j’ai réalisé que j’avais envie de profiter de ma jeunesse, d’être sur scène chaque soir, de sourire, de faire le show et de m’éclater ! Quelques temps plus tard, je me suis faite engager sur un bateau de croisières où j’ai rencontré des danseuses de cabarets parisiens. Il faut savoir qu’en Australie, la danse de cabaret n’existe pas. Je connaissais l’existence du Moulin Rouge que je trouvais intéressant, certes… Mais lorsque j’ai connu le Crazy Horse, là, j’ai eu un vrai choc ! Je me suis dit : « That’s crazy ! C’est fait pour moi ! Mais ça n’arrivera jamais… ». Sans y croire une seconde, j’ai quand même envoyé un mail pour solliciter une audition privée et par chance, ils ont accepté. En une semaine, j’ai passé deux auditions et j’ai été engagée. Quand Andrée Deissenberg me l’a annoncé, j’étais si stupéfaite que j’ai fondu en larmes. Après cela, je suis rentrée en Australie le temps d’organiser ma nouvelle vie et je suis revenue à Paris deux jours avant de commencer en tant que Crazy Girl.

 

Quelle femme êtes-vous lorsque vous êtes sur la scène du Crazy Horse ?

Une femme libre. Seule la scène a ce pouvoir magique sur moi. Elle me libère de tout, peu importe les sentiments que je peux éprouver quelques secondes avant le show dans les loges.

 

Qu’est-ce qui vous attire tant dans ce métier passion ?

J’ai une relation d’amour-haine avec la danse. J’ai tant d’amour pour cette discipline que je ne pourrai jamais m’en passer mais la recherche de la perfection est parfois douloureuse. C’est une relation plutôt mentale, comme un jeu addictif que je joue avec moi-même. Et puis la danse est mon mode d’expression ; celui que je maîtrise le mieux.

 

Tantôt femme fatale, tantôt vestale orientale, ce talent de comédienne, c’est inné chez une Crazy Girl ?

Je ne sais pas si c’est inné mais personnellement, c’est probablement ma force ici. Une autre fille pourra se démarquer par sa souplesse extraordinaire, pour moi ce sera le jeu. Jusqu’à présent, tous mes solos demandent un travail de comédienne et j’adore ça.

 

Est-ce que vous vous sentez nue sur scène ?

Pas du tout. Lors de ma première, c’est seulement en rentrant chez moi après le show que j’ai réalisé que j’avais dansé nue devant tous ces gens ! Lorsque je me déshabille dans les loges avant le spectacle, j’enfile ma plus belle tenue : ma confiance en moi.

 

Quel tableau du show Totally Crazy! vous émerveille le plus ?

Je pensais que je n’allais pas aimer Rougir de Désir parce que c’était le numéro préféré de tout le monde et par esprit de contradiction, j’avais secrètement décidé que ce ne serait pas le mien. Mais la vérité c’est que lorsque je l’ai vu pour la première fois sur scène, j’ai pleuré. J’adore aussi Taste of Champagne, un tout petit solo emblématique du Crazy Horse. Je prends tellement de plaisir dans ce numéro que le plus difficile est de quitter la scène ! J’aime aussi beaucoup Take My Love ! C’est mon trio préféré !

 

Découvrez Frida Whirlwind en vidéo :

Photos : Paul-Henri Pesquet, François Goizé

Vidéo : Paul-Henri Pesquet