Immersion dans les coulisses : Gypsy Jane vu par Rian Cope

Pendant plusieurs semaines, le photo journaliste Rian Cope a suivi Gypsy Jane dans son quotidien.

Découvrez le récit de son immersion et sa série de photographies.

Texte et photographies : Rian Cope. Paris 2025.

Dans les coulisses légendaires du Crazy Horse, les répétitions révèlent d’un rituel privé, un moment intime de préparation, rarement partagé au-delà de la troupe. Mais pendant plusieurs semaines, j’ai eu le privilège d’accéder aux backstages pour documenter le parcours de l’une de ses nouvelles recrues : Gypsy Jane.

Cette série de photographies suit Gypsy Jane dans deux univers parallèles : d’un côté, la scène mythique du Crazy Horse, où elle répète un nouveau solo ; de l’autre, un studio discret à l’autre bout de la ville, où elle danse pour elle seule. Sans maquillage. Sans miroir. Juste guidée par l’intuition, l’instinct, et le souffle de sa respiration.

« La première fois que je suis montée sur la scène du Crazy Horse, j’ai ressenti un tourbillon d’émotions », m’a confié Gypsy Jane.

« Toutes ces années de travail acharné et de sacrifices m’ont mené à cet instant. Je me souviens juste avoir essayé d’être pleinement présente, pour savourer chaque seconde sur scène. »

Ces photos ne parlent pas seulement de danse : elles racontent un processus de transformation. La solitude avant la lumière. La répétition intérieure et mentale qui façonne la confiance que l’on perçoit sur scène.

« Un des défis les plus difficiles, c’est de se présenter les jours où l’on a l’impression de ne rien avoir à donner », partage-t-elle.

« Mais chaque soir, un nouveau public mérite le meilleur. C’est ça, être une professionnelle : laisser le reste dehors et plonger dans sa présence scénique. »

Dans la salle de répétition du Crazy Horse, Gypsy Jane affine chaque détail de son solo : elle explore les nuances, sculpte la puissance, cherche le rythme, entre grâce maîtrisée et intensité brute. Un autre jour, elle retrouve la solitude de son studio privé. Pieds nus, seule, elle s’abandonne à une danse instinctive, guidée uniquement par son ressenti.

« Le cabaret m’a permis de comprendre les multiples facettes de la sensualité et de la puissance », confie la danseuse.

« Il faut montrer à la fois de la force et de la vulnérabilité sur scène pour incarner un personnage dans toute son intensité émotionnelle. »

Elle attribue à ses racines australiennes l’énergie qu’elle apporte sur la scène parisienne.

« J’ai grandi dans une atmosphère détendue et joyeuse, empreinte de légèreté. J’essaie de préserver cette énergie dans mes performances. Je pense souvent à la petite Australienne que j’étais, sur la Central Coast… Et aujourd’hui, me voilà sur la scène du Crazy Horse, animée par une profonde gratitude et le désir de laisser ma personnalité rayonner pleinement. »

Ces photographies montrent une danseuse en mouvement, mais aussi en transformation. Par la répétition, le silence et l’introspection, Gypsy Jane façonne bien plus que sa chorégraphie, elle forge son identité en tant que femme du Crazy Horse.

« On se retrouve aux côtés de danseuses qui se produisent depuis 15 ans », dit-elle.
« On les observe, on apprend. Mais il faut aussi s’affirmer et rester fidèle à qui l’on est. C’est ça, la magie du Crazy : l’héritage et la réinvention. »

Ce récit est un hommage discret à ces instants furtifs et suspendus, juste avant que le rideau ne se lève. Un regard intime sur les nuances de vulnérabilité et de force qui façonnent l’âme d’une danseuse du Crazy Horse, même dans l’ombre, quand nul regard ne l’observe.

Note de l'auteur :

En tant que photographe, mon travail m’a souvent conduit aux quatre coins du monde, là où j’ai capté le souffle de l’humanité dans des conditions extrêmes. Mais entre les murs empreints d’histoire du Crazy Horse, j’ai découvert une autre forme d’intensité, plus silencieuse, mais tout aussi puissante, faite de rituels, de rigueur, et d’une profonde complicité artistique. Cette série offre un regard intime sur les coulisses de ce cabaret légendaire :  les répétitions, les instants en coulisses, ces liens humains discrets qui rendent le spectacle possible. À travers ces images en noir et blanc, j’ai voulu capturer la détermination, la passion et la résilience qui définissent les danseuses du Crazy Horse, au-delà des projecteurs.

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