Quelle est l’origine de votre nom de scène ?
Mon nom fait référence à la luxueuse texture du cachemire. Il évoque à la fois la sensualité de mes mouvements et la douceur de mon regard.
Quelle est votre histoire avec la danse ?
J’ai commencé la danse vers quatre ans. À seize ans, c’était devenu une passion sérieuse, j’ai intégré la New Zealand School of Dance en danse classique et contemporaine. Trois ans plus tard, j’étais devenue une danseuse contemporaine professionnelle épanouie. Néanmoins, mon rêve ultime était de rejoindre la troupe du Crazy Horse tout en ignorant comment faire vu la distance entre Paris et Wellington. C’est lors d’une tournée en Amérique avec la Black Grace Dance Company que j’ai pris la décision de passer l’audition : c’était le moment pour moi de sauter dans un avion et de tenter ma chance ! Aujourd’hui, je me sens comme une petite fille du bout du monde venue réaliser son rêve à Paris. Mon corps et mon esprit ont été en quelque sorte conçus pour être danseuse au Crazy Horse, je me sens à ma place.
Est-ce que vous vous sentez nue sur scène ?
Pas du tout ! Lorsque je monte sur scène, je suis habillée par mon propre personnage Lola Kashmir. Même lors de mon premier spectacle, j’ai oublié que j’étais dénudée. C’est seulement en sortant de scène que je me suis dit “mais attends une seconde, je ne portais pas de vêtements !”
Qu’est ce qui fait la magie du Crazy Horse depuis plus de soixante-dix ans ?
Oh, il y a beaucoup de magie sur cette scène ! Le concept d’habiller les danseuses de lumière a fait l’identité du Crazy Horse bien sûr, mais sa singularité se trouve aussi dans les détails techniques et artistiques propres à la maison comme le cambré, la façon de marcher des filles, la manière dont elles se coiffent, la bouche “rouge crazy“, et quelques autres secrets encore que l’on ne peut apprendre qu’en devenant danseuse au Crazy. Tous ces ingrédients iconiques et historiques précieusement conservés depuis la création par Alain Bernardin font qu’il n’existe aucun autre endroit comme le Crazy Horse.
Quelle serait votre définition de la féminité ?
C’est difficile de ne donner qu’une réponse parce que la féminité est multiple et mouvante. En tant que femmes, nous traversons beaucoup de choses dans nos corps et nos âmes et j’ai le sentiment que chaque jour, les femmes prouvent qu’elles sont des êtres humains puissants. Alors si je ne devais choisir qu’un mot, ce serait celui-là : puissance.
Avez-vous un truc contre le trac ?
Oui, quand je suis trop nerveuse je reproduis un geste que je faisais avec ma mère : je fais semblant de retirer un masque de stress qui serait collé à mon visage et je le jette par terre ! Ça me libère toujours !
Quel est votre grain de folie ?
Je pense que ma folie réside dans mon énergie. Je suis la seule fille à courir cinq kilomètres et à faire cent pompes avant chaque show !
Quel tableau du Crazy vous émerveille le plus ?
Ils sont tous beaux mais celui que j’aime vraiment danser, c’est Good Girl. J’adore lancer mes jambes vers le ciel, jouer avec les rideaux de chaînettes qui scintillent du sol au plafond et chanter en playback ! C’est un numéro joyeux et exaltant, de ceux qui me donnent envie d’être heureuse et qui me rappellent combien je suis chanceuse de danser sur cette scène.
Découvrez Lola Kashmir en vidéo :
Photos : Rémi Desclaux, Antoine Poupel
Vidéo : Paul-Henri Pesquet